Un village gaulois à l’Hôtel du Département
Journées Européennes du patrimoine à Tulle
Pour les Journées Européennes du patrimoine, l’Hôtel du Département à Tulle a accueilli un village gaulois durant tout le week-end. C’est la troupe charentaise « Les Gaulois d’Esse » qui a investi les lieux. Les archéologues de l’Inrap animaient également des stands. Le but était de célébrer les 20 ans de la découverte du carnyx, trésor de l’artisanat gaulois, à Tintignac.
L’ambiance est chaleureuse malgré le temps maussade à l’Hôtel du Département de la Corrèze. Plusieurs stands sont proposés aux visiteurs venus à l’occasion des Journées Européennes du patrimoine. À l’intérieur du bâtiment Marbot, ce sont les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) qui font découvrir les différentes techniques archéologiques et inculquent leur savoir-faire au public. Et un archéologue attire l’attention. Il était présent à Tintignac il y a 20 ans. Christophe Maniquet était le responsable des fouilles du site gallo-romain, le 20 septembre 2004. Il fait alors une découverte qui va changer sa vie et la vision de l’artisanat gaulois.
Faire connaître l’histoire du carnyx
« Au bout du compte, on a des pièces qui sont uniques au monde, uniques dans l’univers
Celtique ». Christophe Maniquet se rappelle comme si c’était hier, avec émotion, de ces trouvailles. Parmi elles, un carnyx, une trompette de guerre gauloise. Pour l’archéologue, être présent à Tulle pour les Journées du patrimoine, « c’est important de montrer ces objets et d’en parler ».
Pour le Département, les Journées du Patrimoine ont été l’occasion parfaite pour valoriser les découvertes du site de Tintignac, 20 ans jour pour jour après. « Les archéologues et la troupe de restitution aiment beaucoup pouvoir partager leur métier et expliquer tout le travail qu’ils font », soutient Anne-Sophie Murray, chargé de patrimoine au Département de la Corrèze. Et en effet, une troupe de restitution gauloise animait la cour de l’hôtel Marbot.
Travailler comme à l’époque
Ils étaient sortis de leur village gaulois d’Esse, en Charente, pour l’occasion. La troupe « Les Gaulois d’Esse », étaient venus partager leur savoir aux visiteurs attentifs et captivés par l’artisanat de l’époque. Parmi ces gaulois de notre époque, Philippe Aupetit. Il fait de la reconstitution historique depuis sept ans. Il montre comment les chaussures gauloises étaient fabriquées il y a 2 000 à 3 000 ans. « La chaussure gauloise qui était portée à l’époque étaient réalisée avec seulement quelques outils et des aiguilles ». Le sellier de métier l’affirme : « ce sont des chaussures qu’on arrive à garder entre 17 et 20 ans, en les ressemelant tous les cinq ans à peu près. »
L’initiative du Département mêlant archéologie, démonstration de l’utilisation du carnyx et reconstitution a attiré le public. 20 ans après sa découverte, le carnyx est toujours dans l’attente d’un espace d’exposition prestigieux, pour montrer les trésors de l’artisanat gaulois, encore souvent méconnu.