Maintien à domicile
L’atelier Mad’o aide à Bort-les-Orgues
L’atelier Mad’o propose du matériel reconditionné pour les personnes en perte d’autonomie. L’association de Bort-les-Orgues collecte, répare et revend ce matériel médical depuis presque deux ans.
Jean-Jacques Juillard est président de l’atelier Mad’o. Il collecte du matériel médical chez des particuliers, de Brive à Aurillac, dans le Cantal. Il se met au volant du camion de l’association et part en direction de sa récupération de la journée : « La dame est décédée à la fin de l’automne dernier. C’est du matériel qu’on avait mis en place ici et qu’on récupère. » Ces collectes ont lieu chaque mercredi.
Véronique Miermon est assistante de direction à l’association. Elle explique le principe des collectes : « On collecte auprès d’établissements de santé et auprès de particuliers. On a aussi des personnes qui peuvent nous en amener ici au local. On va dans les ressourceries et aussi en déchetterie. »
En 2023, ce sont neuf tonnes et demi qui ont été collectées par l’association Mad’o. Le matériel est récupéré dans les locaux de l’association.
Récupérer puis réutiliser
Véronique Miermon nous fait la visite du bâtiment composé de deux parties. Dans la partie atelier, trois bénévoles sont au travail. « Ici, ce sont des matériels qui sont en attente d’être démantelés ou d’être réparés pour être réutilisés ou réemployés. Quand on a fini de démonter et réparer, tout passe à l’hygiène. » Le processus est précis. L’assistante de direction poursuit : « On a une table de démontage où on remonte tout ce qui est propre. » Les matériels préparés sont ensuite stockés dans la partie atelier, avant d’être exposés dans l’autre partie du bâtiment : le magasin. « Tout ce qui est dans le magasin, est prêt à partir, ou à la location, ou à la vente. »
Le matériel qui ne peut pas être réemployé est quant à lui démantelé par les bénévoles de l’association. Ils se réunissent un mercredi par mois pour démonter chaque partie des matériels. Éric Melaine est bénévole. Il démantèle un fauteuil roulant. « Quand le matériel est vraiment trop vieux et que ce n’est pas réutilisable, on le revalorise. Par exemple, tout ce qui est ferraille, on va l’envoyer à la ferraille et tous les plastiques on les mets à la déchetterie », explique le bricoleur. Un bon moyen de recycler, car comme le précise Véronique Miermon, « c’est aussi revalorisé derrière par d’autres organismes. »
Un système utile
« Il faut bricoler un petit peu mais ce n’est pas très compliqué non plus. Il faut surtout donner un peu de son temps pour cette association qui est géniale. » Patrick Miermon est lui aussi bénévole de l’atelier Mad’o. Il soutient l’association depuis ses débuts, en 2022. Depuis presque deux ans donc, le matériel reconditionné sert à des particuliers, mais aussi à des professionnels. Mad’o travaille beaucoup avec l’hôpital local de Bort-les-Orgues. Jean-Jacques Juillard reprend le camion et charge une chaise pot au format XXL. Direction l’hôpital de Bort. Le président de l’association est habitué à faire ces trajets. « Ils nous prennent régulièrement du matériel. On fait souvent des échanges, on fait de la location, on reprend du matériel de chez eux, on en ramène. » Il poursuit : « Ce sont des formats qui ne sont vraiment pas courants. Donc on va livrer ça au service ergothérapeute. »
Les ergothérapeutes de Bort-les-Orgues sont ravis et n’hésitent pas à solliciter Jean-Jacques Juillard. « Ça nous est très utile, que ce soit pour les retours à domicile ou en structures », confirme Ludivine Chanut, ergothérapeute. « C’est du matériel reconditionné, mais qui est très bien entretenu, très bien révisé. Ça nous sert au quotidien pour avoir des prix abordables », conclut la professionnelle.
Que ce soit à destination des professionnels ou des particuliers, l’atelier Mad’o livre du matériel sur tout le plateau bortois, entre la Corrèze et le Cantal, « à des prix réduits dû au fait du réemploi ». « On fait aussi du prêt pour que les gens puissent essayer, si ça convient au domicile et à la pathologie ou à la morphologie de la personne. », détaille Véronique Miermon. « Le but, c’est vraiment d’accompagner au mieux les personnes qui sont à domicile. »
En 2023, 347 aides techniques ont été redistribuées par l’association, qui précise que l’achat d’un matériel pour l’autonomie, issue du réemploi, permet d’éviter l’acquisition d’un matériel neuf. Ce dernier est remboursé par la Caisse primaire d’Assurance maladie, ce qui engendre des coûts pour elle. Grâce au réemploi, l’atelier Mad’o a permis une économie d’environ 20 700 euros à l’Assurance maladie. « C’est une goutte d’eau, mais ça part aussi de là », se réjouissent Véronique Miermon et Jean-Jacques Juillard.
L’atelier Mad’o est ouvert du lundi au vendredi (sauf le mercredi), et est utile, dans un territoire rural et vieillissant. En 2030, 21 millions de seniors de 60 ans ou plus vivront en France.
© Corrèze Télévision – Mars 2024
Un reportage de Richard Léonard, Ségolène Léonard et Thomas Saladin