Déclaration universelle des droits de l’homme
Elle fête ses 75 ans le 10 décembre
La Déclaration universelle des droits de l’homme fête ses 75 ans ce dimanche 10 décembre 2023. Le texte, proclamé par l’ONU en 1948 à Paris, sera célébré au Jardin du Centre Michelet de Brive. C’est le Collectif du 10 décembre qui est à l’initiative de la célébration.
10 décembre 1948. Paris, place du Trocadéro. À l’intérieur du palais de Chaillot, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte un texte hautement symbolique. Ce dimanche 10 décembre 2023, la Déclaration universelle des droits de l’homme fête ses 75 ans.
Une déclaration fondatrice
48 voix pour. Presque aucune contre, mais huit abstentions (ainsi que deux pays ne participant pas au vote : le Yémen et le Honduras). Sur les 58 États membres de l’Organisation des Nations Unies à l’époque (193 à l’heure actuelle), l’adoption de la charte fait peu de débat. Dans les États membres votant contre se trouve l’Afrique du Sud. Et pour cause, en pleine période d’application de l’apartheid (à partir de la même année 1948 et jusqu’en 1991), le pays sud-africain refuse l’affirmation du droit à l’égalité devant la loi sans distinction de naissance ou de race. L’Arabie saoudite, elle, conteste, à l’époque, l’égalité homme-femme.
Sans portée juridique, la charte de trente articles précise les droits fondamentaux de l’Homme. L’ensemble des droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels y sont ancrés. La Déclaration porte les libertés d’expression, de manifester, d’exercer sa religion et défend les droits des minorités tout en interdisant les discriminations, la torture ou l’esclavage.
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Article premier de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme
Un comité de rédaction international
La Déclaration universelle des droits de l’homme est rédigée à l’heure des premiers procès internationaux pour crimes contre l’humanité. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, le monde se tourne vers le procès de Nuremberg d’octobre 1946 et le procès de Tokyo de novembre 1948. Ce sont des procès déterminants. Ils reconnaissent pour la première fois la responsabilité pénale des individus, devant celle des États.
C’est au début de l’année 1947, qu’un Comité de rédaction est établi par la Commission des droits de l’homme. Au commencement du projet, trois personnes composent le Comité. La présidente de ce dernier est Eleanor Roosevelt. Féministe engagée, elle s’oppose au racisme et défend le mouvement américain pour les droits civiques, prôné, entre autres, par Martin Luther King. Veuve du Président Franklin D. Roosevelt, elle sera accompagnée par le juriste chinois P.C. Chang, vice-président du Comité de rédaction, et par le libanais Charles Malik, rapporteur.
Cependant, la Déclaration ne fait pas l’unanimité, même au sein des pays l’ayant adopté. Jeane Kirkpatrick, représentante permanente des Etats-Unis auprès des Nations Unies, assimile la charte à la lettre au père Noël. Les pays du Sud dénoncent une application de la Déclaration à géométrie variable. Aussi, le texte n’évoque pas clairement la peine de mort.
Brive fête la Déclaration
Dans le jardin du musée Edmond-Michelet de Brive trône la stèle des droits de l’homme. Le Collectif du 10 décembre invite la population à célébrer l’anniversaire de la Déclaration qui lui tient tant à coeur. Composé de huit associations (ACAT, Actionaid, Amnesty International, CCFD, Fraternité E. Michelet, Ligue des droits de l’Homme, Mouvement de la Paix, Secours catholique), le Collectif se réunit chaque année depuis 25 ans au musée briviste. Cette année, l’accent est mis sur l’héritage de la Déclaration, sa pertinence et le militantisme qu’elle inspire.
L’objectif du Collectif est également d’informer les gens sur les droits humains, et de voir leurs applications et leurs violations par certains pays. Les défenseurs des droits humains, militants non-violents, existent à travers le monde et luttent sans cesse pour faire respecter ces droits universels, malgré les risques encourus. Le Collectif du 10 décembre participe à leur rendre hommage.
Cette année, la cérémonie a lieu ce lundi 11 décembre à 18 heures, toujours dans le Jardin des Droits de l’Homme du musée Edmond-Michelet de Brive. La cérémonie est ouverte à tous.
© Corrèze Télévision
Un article de Thomas Saladin