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L’Ardoise

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Un savoir-faire à Allassac

Les carrières d’ardoise d’Allassac incarnent un patrimoine exceptionnel. Du Moyen-Âge à aujourd’hui, elles ont façonné le patrimoine local et continuent de faire vivre un savoir-faire unique.

Un site chargé d’histoire…

À Allassac, les carrières d’ardoise ont été exploitées depuis le Moyen-Âge où elles ont notamment fourni la pierre qui compose la tour César et l’église d’Allassac. L’utilisation de l’ardoise pour la couverture des toîts apparaît un peu plus tard, au XVIIe siècle.

Mais c’est à la fin du XIXe siècle que l’activité connaît son âge d’or. À cette époque, les vignes sont décimées par la crise du phylloxera, et de nombreux paysans se reconvertissent dans les carrières. L’arrivée du chemin de fer, puis celle de l’électricité, grâce aux barrages comme celui du Saillant proche du site, permet de mécaniser une partie du travail. On pompe l’eau au fond des puits et on remonte les blocs par treuil électrique.

Les carrières tournent à plein régime et on compte jusqu’à 600 ardoisiers en Corrèze. Mais après la première guerre mondiale, la concurrence de nouveaux matériaux (la tôle métallique, l’ardoise fibrociment ou encore la tuile mécanique) marque le début du déclin. L’ardoise, façonnée à la main, devient plus coûteuse et plus rare.

La carrière d’Allassac, toujours en activité

Leader de l’ardoise il y a 60 ans, il ne reste plus que deux carrières en activité en France : Travassac et Allassac. Douze ardoisiers y perpétuent un savoir-faire transmis de génération en génération.

Le geste n’a pas changé : tout se fait encore à la main. Le bloc extrait est d’abord scié, puis passé à l’éclateuse. Le cliveur ouvre ensuite l’ardoise, guidé par son œil et son oreille. La dernière étape, la taille, donne à l’ardoise sa forme définitive. Les outils nécessaires ne se trouvent plus dans le commerce, l’entreprise a donc gardé une forge en interne pour fabriquer ce dont ils ont besoin. Il n’existe plus d’école pour former les ardoisiers, l’apprentissage se fait sur le terrain, auprès des anciens, et il faut plusieurs mois avant de maîtriser le geste.

À Allassac, l’ardoise continue de vivre entre les mains de celles et ceux qui la travaillent. Le site est ouvert au public lors des Journées Européennes du Patrimoine et lors d’événements notamment le Festival de la Vézère.

Un reportage de Richard Léonard,
Zakaria Mofril et Perrine Chapey.

Réalisé en partenariat avec
le Pays d’art et d’histoire Vézère Ardoise

© Corrèze Télévision – Juillet 2025

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